Transition énergétique : les grands chantiers avancent

C'est une politique très ambitieuse que déroulent la ville d'Orléans et Orléans Métropole en matière de transition écologique. Mise en œuvre par la société publique locale (SPL) Orléans Énergies, créée en 2023, elle vise la réduction de la consommation d'énergies fossiles, l'augmentation de la production d'énergie propre et la restauration du patrimoine bâti pour générer des économies de fluides.

Un programme ambitieux, porteur de plusieurs projets, est en route. L'un d'eux a dû être écarté : l'équipement en géothermie du groupe scolaire du Nécotin, situé dans le secteur Est. L'idée initiale était de chauffer intégralement l'école grâce à la géothermie, puis, si les résultats étaient concluants, de massifier cette solution. Si les ambitions techniques étaient atteignables (une réduction de 80 % de la consommation d'énergie et une baisse de 90 % des émissions de gaz à effet de serre), l'analyse des offres a démontré plusieurs points de blocage : une emprise foncière très forte (29 forages étaient nécessaires) et un investissement financier supérieur à celui établi par des études de faisabilité (3,4 M€ au lieu de 2 M€). La Mairie a donc choisi d'abandonner ce projet.

D'autres, en revanche, avancent vite et bien. Pour rappel, le programme vise à produire 180 MWc d'électricité grâce à la solarisation, à l'horizon 2030. Dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt (AMI) lancé en 2022, 21 sites ont été identifiés sur le territoire métropolitain pour accueillir des projets solaires. La SPL mène également un projet agricompatible (lancement d'un AMI à l'été 2025) à la ferme des Saints-Pères, l'installation d'ombrières place Albert-Camus et la solarisation des réservoirs d'eau potable de l'usine du Val. Et des panneaux solaires ont déjà été posés sur la toiture de l'école Romain-Rolland.

Une forte dynamique s'observe également du côté des réseaux de chaleur, avec ce projet d'interconnexion entre les réseaux d'Orléans et de Fleury-les-Aubrais, afin d'exporter la chaleur renouvelable produite par la centrale des Groues, mais aussi avec l'extension de certains réseaux (Carmes, Interives, etc.). Le réseau Ecome, nouvelle délégation de service public en place depuis octobre 2024, se décarbone avec +17 % de chaleur verte distribuée aux abonnés.

Mais la transition énergétique passe aussi par une stratégie de rénovation patrimoniale, afin de réduire l'impact énergétique des bâtiments. Entre 2023 et 2024, plus de six écoles ont vu leurs toitures isolées ou leurs menuiseries remplacées. Des équipements publics, également (le gymnase de la Bolière, le théâtre Gérard-Philipe, la bibliothèque de l'Argonne…), ont été rénovés afin de consommer moins d'énergie.

Fin 2024, 183 audits bâtimentaires et énergétiques ont été menés par la Mairie, pour un montant d'1,25 M€, avec un objectif précis : établir un schéma directeur, d'ici à septembre 2025.

« L'idée est de comprendre quels sont leurs défauts et comment agir, afin de prioriser les travaux d'ampleur nécessaires », précise Sandrine Ménivard, adjointe au maire en charge du Renouvellement, de la Réhabilitation et de la Constitution des salles et bâtiments publics municipaux. De nouveaux audits sont prévus entre 2025 et 2027 sur 90 nouveaux sites.