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      Sorties - Loisirs

      le 29/09/2021

      Revoir le XIXe

      Le Musée des beaux-arts a inauguré son nouveau parcours du XIXe siècle, dans les salles rénovées des entresols. Une visite remplie d’émotions et de joie !

      « Une grande joie après trois années ! » Olivia Voisin, directrice des Musées d’Orléans, est heureuse de présenter le nouveau parcours du Musée des beaux-arts consacré au XIXe siècle et de voir ressortir les œuvres des réserves, elles qui ont été privées de public pendant si longtemps (certaines ont sommeillé pendant près d’un siècle !).

      « Notre devoir c’est de donner à voir la totalité des œuvres aux visiteurs, de les rendre accessibles », nous dit la jeune femme. C’est donc 348 œuvres - peintures, sculptures, verreries, porcelaines et autres objets d’art exceptionnels - qui sont aujourd’hui présentées, contre 70 auparavant. « On a refait totalement l’étage, lissé les murs, monté des cloisons, créé une enfilade de pièces qui n’existaient pas, choisi la scénographie… » Objectif : poser une narration. « Pour ressentir une période, il faut être immergés, plongés dedans. Cela doit être aussi un moment de plaisir ! » D’où le choix des couleurs chatoyantes, ocres, rouges, vertes, et la restauration de pièces maîtresses pour sortir un maximum d’œuvres des réserves.

      Entrée dans la lumière

      Un écrin parfait pour 800 m² d’entresols dédiés aux années 1815-1870, part cruciale des collections contrairement aux idées reçues. Ce sont des conservateurs comme Horace Demadières-Miron puis Eudoxe Marcille qui ont été déterminants dans le destin du musée, avec leur politique d’enrichissement des artistes de l’école moderne, essentiellement romantique. C’est ce qui fait la splendeur de ce parcours qui donne à voir une période romantique si intense et bouillonnante, avec en fil rouge un artiste extrêmement attachant, Léon Cogniet, élève de Pierre-Narcisse Guérin aux côtés de Géricault et Delacroix. Au fil des premières salles, c’est toute une génération de néo-classiques comme Achille Etna Michallon ou Jean-Charles-Joseph Rémond - qui se dévoile à travers des œuvres extrêmement émouvantes. « C’est tout l’enjeu du XIXe siècle, souligne Olivia Voisin. Ces jeunes artistes veulent montrer que l’art c’est avant tout de l’art, et qu’avant d’être un carcan, c’est une liberté. » Puis c’est l’explosion, l’école romantique - où Cogniet excelle, exulte - fait son apparition, avec ses sujets haletants, sa tension dramatique, ses têtes d’expression (fondement de la peinture d’histoire), sa recherche de l’instant « suspendu » d’avant.

      L’histoire suit son cours, la monarchie de juillet vit et s’éteint, on découvre le rôle de la famille d’Orléans dans la cité et son histoire du goût. Les femmes y ont une place primordiale, telle Aimée Brune Pagès, sortie de l’ombre pour vivre enfin au grand jour, en pleine lumière. La peintre exposa régulièrement au Salon de 1822 à 1853, son talent jaillit de ses toiles, notamment « Une jeune fille à genoux ». Quand arrivent les réalistes comme Alexandre Antigna, véritable poète du quotidien, les romantiques ne meurent pas et continuent de produire, encore et encore. Portraits, pastels, sculptures d’Henri de Triqueti, exposés sous toutes leurs coutures, emballent le visiteur. Avant l’apothéose, l’explosion finale, la salle des grands formats. Là, l’émotion nous prend à la gorge. Grandiose… Et enfin revoir le XIXe siècle !

      Pratique

      Le musée est ouvert du mardi au samedi, de 10 heures à 18 heures, jeudi jusqu’à 20 heures, le dimanche de 13 heures à 18 heures.

      Tarif : 6 € (TR : 3 €, gratuit le 1er dimanche du mois).

      02 38 79 21 83

      Réservations sur billetterie.orleans-metropole.fr

      https://www.facebook.com/hashtag/xixeorleans/