Tendances des recherches actuelles

      Environnement

      le 01/05/2024

      La ville massifie son offre d’énergies renouvelables

      Objectif -50% de gaz à effet de serre d’ici 2030. Devant l’ampleur de cet ambitieux projet, la ville d’Orléans se relève les manches et lance les grandes opérations de transition énergétique et de décarbonation de ses bâtiments publics.

      Avec une volonté forte d’œuvrer pour le bien de l’écologie, Orléans se place en ville pionnière en France et en Europe sur certaines thématiques, comme l’utilisation de la géo-énergie.

      Lancée en 2020, la feuille de route de la transition écologique et énergétique est prometteuse : réduire de 26% les consommations d’énergie de la ville, multiplier par 2 les productions d’énergies renouvelables et réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre. Le tout d’ici 2030.

      Géo-énergie

      Et comme l’a explicitement dit Serge Grouard, « même si le projet est d’envergure, il faut bien commencer quelque part ». Et le maire d’Orléans tient promesse, puisqu’il a annoncé fin mars le lancement d’un dispositif de chauffage par géo-énergie sur le groupe scolaire du Nécotin, dans le quartier de l’Argonne.

      Florence Carré, élue en charge des quartiers Est, se félicite de cette initiative : « C’est un projet innovant, qui va de l’avant. Les enfants de l’école du Nécotin sont d’autant plus sensibilisés sur le sujet car nous avions fait une concertation à propos du jardin d’Alice, un travail de co-construction sur la requalification de la rue du Nécotin. Je pense que sur un tel projet, nous aurons l’adhésion des familles et du corps enseignant. »

      Ainsi, dès 2025, l’école sera chauffée de manière écologique. Un premier pas qui devrait engendrer une pluie d’autres projets. Car le Ville dispose de plus de 200 bâtiments publics dont une centaine a besoin d’une rénovation énergétique et devrait en bénéficier.

      Photovoltaïsme

      Si la géo-énergie est l’une des pistes envisagée pour chauffer les gymnases, écoles et autres locaux administratifs, d’autres sources d’énergies sont déployées comme la pose de panneaux photovoltaïques sur les toits.

      « Nous allons pouvoir comparer à la fois en terme de résultats et de coût le photovoltaïsme et la géo-énergie. Mais certains bâtiments ne se prêtent pas à la pose de panneaux photovoltaïques de par leur conception initiale », analyse Serge Grouard.

      Les premiers travaux de photovoltaïsme sont attendus dès le second semestre 2024. Environ 50 000m² de panneaux solaires devraient être posés, permettant de couvrir la consommation électrique annuelle moyenne de 2500 logements (10,4MWc). Les premiers chantiers débuteront à l’école Romain Rolland, le parking du marché de La Source, les parkings P+R Gaudier Brzeska et Pont de l’Europe et le parking du Chapit’O.

      Un projet d’agrivoltaïsme est également à l’étude sur un terrain de 80 hectares au sud d’Orléans, la Ferme des Saints-Pères. Le but étant de créer une source importante d’énergies, tout en formant une zone ombragée grâce aux panneaux, pouvant servir certaines cultures ou exploitations.

      Réseaux de chaleurs urbains

      Pour l’aider dans la massification de son offre d’énergies renouvelables, la Ville et Orléans Métropole ont créé la Société Publique Locale (SPL) Orléans Energies en 2023. Cette dernière s’occupe prioritairement du développement des énergies renouvelables dans une logique de mix-énergétique (photovoltaïsme, biomasse, géothermie, …) et de la gestion des réseaux d’énergies.

      La SPL pilote donc les réseaux de chaleurs urbains de la ville d’Orléans. Depuis le début de l’année, la chaleur contenue dans les eaux usées de la station d’épuration d’Orléans-La Source est valorisée sur une nouvelle extension du réseau de chaleur historique SOCOS, qui alimente 11 immeubles de logements collectifs à Olivet et des bâtiments administratifs et universitaires.

      La révolution verte est en marche à Orléans !

      Le groupe scolaire du Nécotin

      Les 3800m² de l’école du Nécotin, à l’Est d’Orléans dans le quartier de l’Argonne, sont actuellement chauffés au gaz naturel. C’est ce site qui a été choisi pour expérimenter une technologie innovante : la géo-énergie.

      A terme, ce projet permettrait d’atteindre une réduction des consommations de 75% et une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 93%.

      La géo-énergie est une technique qui permet, à l’aide d’un forage peu profond (environ 100m), d’aller puiser la chaleur de la roche (à la différence de la géothermie qui puise la chaleur de l’eau) pour chauffer l’air ambiant. Lors des chaleurs estivales, le système fonctionne dans l’autre sens et permet de capter la chaleur afin de la réinjecter dans la roche. Le forage n’est pas gourmand en espace puisque son emprise au sol n’est qu’une ou deux places de parking.

      « Les travaux débuteront en 2025 », annonce Serge Grouard avant de préciser ne pas vouloir perturber l’année scolaire : « Cela pourrait se dérouler durant les vacances scolaires d’été. »

      Et déjà ?

      La biomasse utilisée sur Orléans permet une réduction de l’ordre de 10% des gaz à effet de serre soit 60 000 tonnes de CO2 économisées chaque année.

      Le dico des énergies renouvelables

      Biomasse : utilisation des matières organique de la Terre (écorces, déchets ménagers, …) comme sources d’énergies

      Géo-énergie : utilisation de la chaleur de la roche pour produire de l’énergie

      Géothermie : utilisation de la chaleur de l’eau afin d’alimenter les foyers en chauffage et eau chaude

      Photovoltaïsme : utilisation du soleil pour créer de l’énergie via des panneaux solaires