Un petit air d’Hollywood, au temps de son Age d’Or, à Orléans. Un nouveau rendez-vous va plonger la cité johannique dans le monde du 7e art, du 8 au 14 novembre. Suite à l’émulation du festival Cannes 39, organisé en 2019, le cinéma Les Carmes s’est de nouveau associé avec les Amis de Jean- Zay et le Cercle Jean-Zay, le CDNO, la Scène nationale d’Orléans, la librairie Les Temps Modernes, Ciclic Centre-Val de Loire et le CNC pour proposer « Récidive », un festival de cinéma et d’histoire. Avec cette idée de faire un focus sur le cinéma à un moment donné et de voir ce qu’il nous dit de l’époque, l’histoire, l’art… Fascinant voyage dans le temps et dans la construction du mythe cinématographique. « Nous avons choisi 1940 pour récidiver, parce que cette année si particulière, année de malheur, année de bascule, année de combat et d’espoir aussi, se raconte à travers des films, tournés autour du monde, de façon passionnante », résume Antoine de Baecque, délégué général du festival.
25 films du monde entier
Cœur battant de ce festival, 25 films (américains, anglais, français, suédois…) vont être projetés durant 7 jours, au cinéma Les Carmes et au Théâtre d’Orléans. L’occasion exceptionnelle de voir, au moins une fois dans sa vie sur grand écran, des pépites comme « Rebecca », premier film américain réalisé par Hitchcock, avec les magnifiques Joan Fontaine et Laurence Olivier, « Le Dictateur », brûlot humoristique de Charlie Chaplin, « Ninotchka », bijou satirique fruit de la rencontre entre Ernst Lubitsch et Billy Wilder, lancé par le slogan « Garbo rit », ou encore « Le signe de Zorro », version Mamoulian, avec un Tyrone Power alors le plus bel homme du monde. Une effervescence artistique et historique. Chaque film sera présenté par un spécialiste.
Des rencontres époustouflantes
Un festival de cinéma, c’est aussi la chance de plonger plus avant dans la création et dans les films, de rencontrer des artistes passionnés et passionnants. Outre la sélection de films de l’An 40, « Récidives » est un savant mélange entre documentaires, conférences, débats, tables-rondes, « leçons de cinéma » avec des invités prestigieux comme Alex Lutz, séances de dédicace, lecture et séances spéciales comme cet hommage à Bertrand Tavernier. C’est aussi le moment de mettre un coup de projecteur sur des long-métrages uniques, étonnants, en présence des auteurs ou des équipes des films, comme « La Tour de Nesle » de Noël Herpe.
Autre temps fort, des avant-premières exceptionnelles sont prévues. Notamment « Où est Anne Frank ! » de Ari Folman et « Michael Cimino, un mirage américain », road movie de Jean-Baptiste Thoret sur les traces du réalisateur américain maudit et longtemps incompris. Et « Vortex », le très attendu dernier film de Gaspar Noé avec Alex Lutz comme on ne l’a jamais vu. De quoi passer des heures palpitantes dans les salles obscures. Benoît Jacquot, avec ses films d'histoire, est le grand invité du festival tandis que Costa Gavras, lui, va venir recevoir le Prix Jean Zay 2021 pour l’ensemble de sa carrière et en profitera pour présenter son dernier film « Adults in the room . Un bel hommage du cinéma à Orléans !
Emilie Cuchet