Excès de vitesse, refus de priorité, franchissement de feu rouge, conduite sous emprise de l’alcool et de stupéfiants, téléphone au volant : chaque jour, des comportements insensés mettent en danger la vie d’autrui sur l’espace public. Nombreux Orléanais en font le constat – comme on a pu l’entendre encore lors des récentes assemblées générales de quartiers – et pointent les conséquences parfois dramatiques de ces actes délictueux - plusieurs accidents mortels ont fortement marqué les habitants en 2024.
Face à cette progression de l’insécurité routière dans la ville, Serge Grouard, maire d’Orléans, a engagé un travail partenarial, à l’automne dernier, avec Sophie Brocas, Préfète de la région Centre Val de Loire – Loiret, Emmanuelle Bochenek-Puren, Procureure de la République d’Orléans, et tous les acteurs concernés par ce sujet. Il aboutit à un renforcement des mesures destinées à sanctionner les actes délictueux, sécuriser les lieux identifiés comme accidentogènes et éduquer au partage de l’espace public.
« Chaque jour, des comportements insensés mettent en danger la vie des Orléanais sur l’espace public : 134 km/h au lieu de 50 km/h, relevés encore récemment dans Orléans. Les habitants sont excédés. Ce plan vise à mettre un coup d’arrêt à cette délinquance routière. » - Serge Grouard, maire d’Orléans.
Sanctionner
Depuis le début de l’année, on déplore moins de morts (10) sur les routes du Loiret qu’en 2024, à la même période (21), « mais nous dénombrons plus d’accidents, constate Sophie Brocas, et toujours les mêmes facteurs : la vitesse, qui augmente en proportion dans les causes d’accidents, et les stupéfiants et l’alcool qu’il ne faut surtout pas banaliser. » L’association des deux « multiplie par 15 le risque de provoquer un accident mortel », signale la Préfète.
« La voiture est un peu le miroir de notre société. Excès de vitesse considérables, refus d’obtempérer…, ces comportements associaux constituent une espèce de violence à l’égard des autres et d’égoïsme en mettant délibérément la vie des autres en danger. » - Sophie Brocas, Préfète du Loiret et de la région Centre Val de Loire
« Face à ces comportements insensés qui mettent des vies en danger, ces refus d’obtempérer qui augmentent, nous menons, depuis le 1er mars, une politique pénale que je qualifie d’implacable, poursuit Emmanuelle Bochenek-Puren, procureure de la République d’Orléans, avec des défèrements et des mesures de sureté qui peuvent aller jusqu’à un placement en détention provisoire, en fonction des antécédents de la personne. » Les immobilisations immédiates et mises en fourrière des véhicules se généralisent également, avec possibilité de basculer en immobilisation judiciaire. Enfin, des opérations visent à sortir définitivement du parc, les véhicules mal ou non entretenus, ou non homologués (trottinettes débridées, par exemple). Les forces de police nationale et municipale mettent en commun leurs moyens, pour l’application de ces mesures.
« Ces comportements délibérément dangereux ont notamment amené aux réflexions en cours sur la création d’un délit d’homicide routier, en discussion au Sénat. » - Emmanuelle Bochenek-Puren, procureure de la République d’Orléans
Les moyens de contrôle vont, par ailleurs, être étoffés grâce à l’acquisition de matériels : cinémomètre (mesure de vitesse), sonomètre et curvomètre (identification des engins débridés), par l’arrivée de trois motocyclistes supplémentaires au sein de la police municipale, et par l’expérimentation d’un dispositif de vidéoverbalisation, à la rentrée, dans les zones piétonnes et aux abords des écoles. Les contrôles, effectués par les polices municipale et nationale, se renforcent également en fin de semaine et dans les lieux « sensibles » comme les sorties d’école ou identifiés comme accidentogènes. Enfin, les caméras de vidéoprotection, sous le contrôle de Centre sécurité orléanais, continuent de jouer un rôle essentiel pour identifier les comportements dangereux et engager les interventions de manière immédiate.