Cérémonie de remise de l’étendard émouvante
La nuit tombe. La cathédrale se pare de lumières. Les cloches sonnent.
Il est venu le temps des cathédrales, de la cérémonie de remise de l’étendard, de l’union des Orléanais, de la célébration d’une jeune fille qui délivra l’âme d’un pays, le 7 mai au soir, au pied de l’édifice grandiose auréolé d’un ruban de couleurs rougeoyantes et dorées. La foule, immense, est au rendez-vous. Les autorités civiles, religieuses et militaires rendent hommage à l’étendard, qui en son cœur est ceint de la devise « Jésus Maria » bordé de fleurs de lys, symbole de Jeanne et de « notre liberté ».
Sous les tambours des Harleys’ Bidons, accompagnés par la Musique Municipale d’Orléans, la chorale johannique et l’association Cléry son Histoire en lumière, le maire Serge Grouard va remettre l’étendard à l’évêque, Monseigneur Jacques Blacquart, pour le placer sous sa protection. « Chers enfants d’une vieille nation qui se réveille toujours au son des cathédrales, parle l’édile, nous sommes réunis une nouvelle fois ici à Orléans, ville délivrée par une adolescente en armes, pour célébrer au travers de son épopée ce qui est en nous éternel, l’espérance française ». L’instant est solennel : « Être français, c’est être héritier d’une flamme à entretenir… Jeanne, c’est la France debout, c’est elle qui a changé l’histoire, elle est la résistance face à toutes les médiocrités. »
Une héroïne - qui fait écho à des centaines d’autres, les Camille Claudel, George Sand, Simone Veil - qui est « une leçon, un rappel, un appel, un sursaut, Jeanne est notre force ». Des mots forts, chargés d’histoire, pour continuer à entretenir cette étincelle qui jamais ne doit s’éteindre. L’évêque accepte alors avec émotion l’étendard qui sera mis à l’honneur lors du défilé du 8 mai, en tête du cortège. « Quelle chance a notre ville de fêter Sainte Jeanne d’Arc quasiment sans interruption depuis 600 ans, poursuit Monseigneur Blacquart. Sainte Jeanne d’Arc est le trésor d’Orléans. Ce n’est pas une figure du passé, elle est d’une grande modernité. Elle représente la confiance et l’espérance face aux défis de la vie... Notre monde sera ce que nous serons. Et ce que sera notre fraternité avec tous. Jeanne est l’inspiratrice de notre vie. »
Vient ensuite le moment magique de la Cantate de l’Etendard, chanté par les solistes Daphne Corregan et Virgile Frannais. Le public, captivé, retient son souffle.