Avant toute chose, Nicolas, pouvez-vous nous rappeler ce qu’est la Ressource AAA ? Bien sûr ! Ressource car c’est une ressourcerie, AAA comme Alternative, Artisanale et Artistique. Nous sommes une association créée il y a 10 ans, dont la vocation première est de limiter l’enfouissement et l’incinération d’objets en état d’usage, et qui a la particularité d’être également un chantier d’insertion. Donc à ce titre, nous collectons des objets dans les déchetteries « traditionnelles » ou ici, au Comptoir du réemploi à Saint-Pryvé-Saint-Mesmin, nous les valorisons, via des ateliers de réparation, de transformation créative, les revendons dans nos boutiques de Saint-Jean de Braye, du 318 rue de Bourgogne ou ici, au Comptoir. Ils peuvent être également orientés vers nos partenaires, comme Emmaüs, Envie (pour l’électroménager), 1-Terre-Actions (pour les vélos adultes), qui les mettent en vente eux aussi. Nous récupérons également des dons solidaires, organisons des campagnes de sensibilisation du public, en pieds d’immeubles ou lors d’événements, de manifestations…Comme par exemple lors de la Journée Vélo, le 25 mai ? Exactement ! Nous serons place du Martroi pour animer des ateliers « upcycling création bijoux », en l’occurrence la fabrication de bracelets et de porte-clefs à base d’anciennes chaînes de vélos. Parce qu’avec toutes ces pièces, on peut en faire des choses, en les détournant de leur usage premier ! Le 29, par exemple, l’équipe d’animation proposera au Comptoir un atelier pour confectionner des attrape-rêves avec d’anciennes roues de vélos. Et on peut également utiliser un ancien cadre pour imaginer une applique murale, en passant le câble d’alimentation à l’intérieur, des suspensions, des mobiles avec d’anciens dérailleurs reliés par les câbles de freins, une lampe sur pied fixée sur un joli cadre, des nœuds papillon en chambre à air ou des ceintures en pneus, et j’en passe !Quel est le circuit de ces pièces, et donc de ces vélos, que vous récupérez pour leur donner une seconde vie ? Une fois les vélos récupérés dans les déchetteries, lors de dons que l’on nous fait ou lors de collectes, un encadrant technique spécialisé en réparation, Max Thiercelin, procède à une sélection en compagnie d’agents valoristes, en insertion, pour déterminer si le 2 roues est réparable ou non. Si c’est le cas, nous nous en occupons et le revendons en boutique (principalement les vélos pour enfants, ceux pour adultes étant confiés à l’association 1-Terre-Actions). Et si ce n’est pas le cas, nous récoltons les pièces afin de les valoriser et donc les transformer. En 2023, nous avons collecté et donc détourné de la benne 422 tonnes d’objets, dont 70% ont été valorisés et revendus en boutique. Dont 18 tonnes de vélos, adultes et enfants, qui ont pour 80% d’entre eux été remis dans le circuit.